Repenser notre façon de parler de la diversité.
Actuellement, notre façon de débattre collectivement sur le racisme, à plus forte raison dans le cadre de la campagne électorale fédérale, ne sert ni la société ni ses composantes.
Si les enjeux de discrimination, de racisme et d’iniquités sociales font bel et bien les manchettes, on a pourtant l’impression de s’éloigner de la solution. On devrait se réjouir que ces questions s’imposent dans le débat politique après avoir été si longtemps balayées sous le tapis.
Malheureusement, on assiste uniquement à des pluies d’insultes, de part et d’autre, des pluies acides qui ne font qu’attiser le torchon qui brûle. Entre les accusations et les chicanes, il n’y a pas la place nécessaire pour traiter de ces questions sensibles. Plutôt que de chercher à qui la faute et à avoir raison, on devrait prendre soin de nos espaces de discussion. Il y a toujours un bouc émissaire tout désigné pour nous libérer du devoir d’essayer de comprendre l’autre.
Si nous sommes de plus en plus conscientes et conscients des discriminations sociales et des enjeux de diversité, si la pandémie a tristement aggravé les inégalités, si l’encre coule chaque jour sur le sujet, il semble que nous ayons encore beaucoup de chemin à faire ensemble pour apprendre à s’en parler.
On doit apprendre ensemble à s’écouter. À expliquer ces problématiques mal comprises. On doit tendre la main à celui et à celle qui cherche à comprendre et l’accompagner à partir d’où il est pour qu’on puisse avancer, pas dans les sondages, mais comme humanité.
La diversité, c’est plus qu’une thématique dans un débat télévisé. Ce sont des êtres humains, c’est notre voisin, c’est l’enseignante de nos enfants, c’est le préposé qui prend soin de nos parents, c’est nous. C’est du monde et ça ne se marchande pas contre un vote ni contre une cote d’écoute.
Si on veut percer les bulles, d’une chambre à écho à l’autre, on doit prendre le temps de se parler sans s’insulter. On doit accueillir l’autre comme il est, dans toutes ses dimensions, sans caricature ni généralisation. On doit accepter qu’on ne sera pas tous à la même page du jour au lendemain.
On doit commencer par le début : on doit s’éloigner de de la prémisse que notre compréhension de la problématique doit être uniforme avant d’envisager des solutions collectives. On ne peut pas demander à une personne qui n’a jamais vécu de racisme d’être à la même place qu’une personne qui en a vécu toute sa vie. On ne peut pas intégrer en bloc tous les concepts de l’antiracisme dans une organisation qui souhaite améliorer ses pratiques.
Ce sont des processus qui sont lents. Et puisque ce sont des enjeux urgents, il faut commencer maintenant à prendre notre temps. Prendre le temps d’en parler, d’écouter, de s’entendre. Vous, avez-vous déjà changé d’avis sous les cris?
Tel que publié dans Le Soleil.
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